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L’ASMSN et les nuisances aériennes

Nature Actualités n°87-88 (2002)

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L’ASMSN espère aussi que le combat contre les nuisances aériennes sera à l’origine d’une sérieuse prise de conscience de la part du public, comme des associations locales, des autres thèmes environnementaux dont les conséquences sur la santé sont encore plus graves  : pollution de l’eau, des aliments, du milieu naturel et aussi disparition des espèces….

Et que tous rejoindront l’association départementale dans son combat commencé depuis plus de 30 ans.

 

L’ASMSN, association généraliste et départementale, est aussi au cœur de la lutte contre les nuisances aériennes et se félicite d’être à l’origine ou membre de plusieurs collectifs qui fonctionnent bien. Une grande partie des associations des collectifs sont d’ailleurs membres de l’ASMSN. En même temps, l’ASMSN continue de participer au groupe de travail « nuisances aériennes » de l’association régionale Ile-de-France-Environnement où nous rencontrons des spécialistes tels des responsables de l’UFCNA ¹.

Dès l’année 2000, grâce à ses liens interassociatifs régionaux, l’ASMSN a eu des premières informations alarmistes sur de futures et importantes nuisances aériennes supplémentaires. Par un texte court et clair, elle a invité ses membres à rejoindre une première manifestation à Paris contre les nuisances aériennes en mai 2001 puis une seconde en novembre 2001. Elle a participé à l’audit réalisé par Eurocontrol en juin 2001 et est devenue membre des commissions consultatives d’Orly et de Roissy en tant qu’administrateur d’Ile-de-France Environnement.

Depuis mars 2002, le nouveau dispositif de circulation aérienne a été mis en place et le résultat est à la hauteur de nos craintes. Des riverains lointains ruraux ou rurbains sont touchés de plein fouet par des procédures d’approche d’avions circulant à des altitudes basses et ce, de manière incompréhensible. Les riverains proches des aéroports subissent depuis longtemps les nuisances et il n’est pas certain que la situation ait vraiment changé pour eux. Le nouveau dispositif soulage peut-être 900 000 franciliens pour qui le niveau sonore a baissé -ce serait encore à vérifier- mais pour les riverains seine-et-marnais la situation s’est considérablement dégradée.

Face à cette situation, l’ASMSN a réuni en avril un groupe de ses associations membres de la moitié nord du département qui souhaitent agir pour maintenir une certaine qualité de vie et voir ce qu’il est possible de faire pour améliorer la situation. De réunions en réunions, le groupe a grossi, a souhaité se constituer en collectif et se fait connaître sous le nom de CEFNA : Collectif Est Francilien contre les Nuisances Aériennes.

En même temps dans le région de Melun, un autre groupe d’associations s’est aussi formé à cause des nuisances d’Orly et aussi du développement demandé par la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Melun de l’aérodrome de Melun-Villaroche en aérodrome d’affaires. L’ASMSN est membre de la commission consultative de Melun-Villaroche et soutient aussi ce collectif nommé Ensemble pour bien vivre.

Les deux collectifs travaillent ensemble et ont signé un texte de propositions pour la réduction des nuisances aériennes (ci-joint).

On notera dans ce texte des orientations initialisées par l’ASMSN : nous ne demandons pas de déplacements de couloirs aériens car 5 km au Nord ou au Sud, c’est toujours en Seine-et-Marne et ça dérange toujours des habitants. L’ASMSN a aussi agi pour que le collectif s’entoure de gens du métier, pilotes, contrôleurs aériens, universitaires, de façon à proposer des mesures d’amélioration réalistes et réalisables, si chacun met de la bonne volonté.

De nombreuses rencontres avec les divers responsables ont eu lieu : DGAC², ACNUSA³, ministre des transports… Les collectifs font tous leurs efforts pour alerter les élus et souhaitent même travailler en concertation avec eux ; de nombreux contacts sont déjà pris. Il va sans dire que les membres des associations attendent des améliorations concrètes dans un délai assez bref et ne se contenteront pas de paroles vaines.

L’ASMSN, même si elle ne fait pas figure de leader dans les medias, continue son travail de fond en relation avec les toutes les associations, locales, régionales, spécialistes de ce sujet.

L’ASMSN rappelle que le transport aérien n’est pas un facteur de développement durable et que sa croissance atteindra nécessairement des limites. Qu’en plus du bruit, l’avion engendre des pollutions de l’air, a des conséquences sur l’aménagement du territoire et que ce mode de déplacement coûteux lié à nos modes de vie occidentaux et à la mondialisation constitue un gaspillage important des ressources de notre planète.

Mais afin d’illustrer un combat pour le droit à mener une existence calme, qui sera long et difficile, deux petites informations : - la compagnie Easy-Jet (transport à bas prix) vient d’acheter 120 airbus A319 et a pris des options sur 120 appareils supplémentaires (Le Monde du 14 octobre 2002). - des journaux spécialisés anglo-saxons font de la publicité pour la plate-forme de Roissy Charles de Gaulle et assurent que c’est le seul site au monde à permettre un développement illimité !

La partie sera longue et difficile tant le lobby aérien est puissant, estimé indispensable à la puissance économique de la France et par là-même soutenu par l’ensemble du monde politique. Les associations ont grand intérêt à travailler ensemble et sans relâche.

Christine GILLOIRE

1.UFCNA : Union Française du Contrôle des Nuisances Aériennes
2.DGAC : Direction Générale de l’Aviation Civile
3.ACNUSA: Autorité de Contrôle des Nuisances Sonores Aéroportuaires

Voir à ce sujet le site www.asmsn.org et le numéro de NA n°83-84-85 (2001)

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