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Janvier 2004 : à BOIS LE ROI, les avions passent trop bas

 

De nombreuses communes du sud (… et du nord et de l'ouest ) de la Seine-et-Marne subissent des nuisances sonores qui s'accroissent d'année en année.

Beaucoup considèrent que ces nuisances sont inéluctablement liées au transport aérien, qui n'est pas pour autant remis en cause. On demande alors le déplacement des couloirs, la construction d'un troisième aéroport, ou l'envoi des avions au dessus de zones naturelles qui sont le dernier refuge de ceux qui recherchent un peu de calme, mais de telles mesures ne feraient que reporter les nuisances chez le voisin. L'ASMSN considère que le développement continuel du transport aérien, polluant et gros consommateur d'énergies non renouvelables, doit être remis en cause parce qu'il n'a pas sa place dans un développement durable.

Notre position, qui est de demander un encadrement plus strict du transport aérien, vient d'être confortée par une information donnée le 11 février dernier par l'Autorité de Contrôle des Nuisances Sonores Aéroportuaires (ACNUSA).

L'ACNUSA a présenté le relevé (réalisé à la demande de plusieurs associations) des passages d'avions au dessus de la commune de Bois-le-Roi dans la journée du 21 janvier. Il s'agissait de 136 avions se préparant à atterrir à Orly. Le tiers des avions volait en dessous de 1500 mètres, alors que l'altitude théorique annoncée est de 1800 mètres.

Alors deux questions :

1 - Pourquoi les 1800 mètres ne sont-ils pas respectés ? Quel est le sens d'une prescription qui ne s'impose pas ?
2 - Pourquoi ne pas remonter l'altitude théorique de 1800 mètres ? La réduction de bruit en serait d'autant plus marquée que les avions seraient sur une pente de descente plus forte et développeraient une puissance moindre. Cela est possible jusqu'à 2500 mètres sans provoquer d'interférences avec les trajectoires de décollage.

La réponse à la première question est que les autorités n'ont pas le pouvoir de faire respecter l'altitude de 1800 mètres. Dans l'état actuel de la réglementation, des sanctions ne peuvent être prises que dans le cadre des "Volumes de Protection Environnementale" (VPE), volumes qui n'existent qu'en dessous de 760 mètres pour l'atterrissage. Et résoudre la deuxième question est vain tant que l'on n'a pas résolu la première.

Ce qu'il faut, c'est donc obtenir une extension des VPE à 2000 mètres au moins.

L'ACNUSA va réunir dans les prochaines semaines quelques éléments complémentaires. Après quoi, une action devra être entreprise auprès du ministre des transports pour qu'il rende sanctionnable le non respect des altitudes dans la phase d'approche.

Il faut bien voir que les problèmes ne résultent aucunement d'une impossibilité technique, mais d'une absence de volonté politique. Il est à prévoir que de nouvelles manifestations devront être organisées pour susciter cette volonté défaillante.