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Des réserves forestières intégrales en forêt domaniale de Fontainebleau Il y a 300 ans déjà, le roi de France exigeait de ses officiers forestiers qu'ils ne coupassent point les vieilles futaies qui poussaient autour de la ville de Fontainebleau tant il aimait ces beaux grands vieux arbres. Mais ce fut Napoléon III qui, répondant au souhait des peintres de Barbizon, souhait soutenu par une pléiade d'artistes, institua un millier d'hectares de réserves artistiques considérant que ces cantons de la forêt de Fontainebleau constituait un véritable parc national. Et cela, avant même que les Etats unis d'Amérique instituent le premier parc national au monde, le Yellowstone national park. Avec le temps ces réserves se révélèrent non seulement source d'émotions artistiques, mais plus encore une véritable richesse écologique en permettant à une grande quantité de plantes et d'animaux d'y trouver refuge. Hélas en 1976, à la suite de la transformation du service des Eaux et Forêts en établissement public à caractère industriel et commercial, les réserves artistiques furent supprimées et on n'en conserva que 300 hectares sous la forme de réserves biologiques dirigées ( où l'homme peut intervenir) et seulement une centaine d'hectares sous la forme de réserves biologiques intégrales ( où l'homme s'abstient de quoi que ce soit qui puisse troubler le lent travail de la nature). C'est l'époque où les ingénieurs forestiers de Fontainebleau se servent de ces petites réserves comme d'un repoussoir mettant en valeur leur savoir faire ! On s'aperçoit aujourd'hui que ce fut une erreur car l'homme a beaucoup à apprendre de l'étude de la nature, même du point de vue pratique de la gestion forestière. C'est pourquoi le dernier contrat de plan (2001-2006) entre l'Etat et l'Office national des forêts impose à ce dernier d'établir d'assez vastes réserves biologiques forestières intégrales. La forêt de Fontainebleau reconnue de façon internationale comme la plus remarquable des forêts de plaine de l'Europe occidentale ne pouvait pas ne pas apporter une contribution significative au réseau de réserves forestières intégrales. En conséquence, l'Office national des forêts qui avait déjà prévu de porter de 130 hectares à 580 hectares la superficie des réserves intégrales, projette aujourd'hui de porter cette surface à 1200 ha. Bien que cet accroissement ne représente que 2% de la surface du massif forestier, certains protestent au nom de leurs habitudes. L'association seine et marnaise pour la sauvegarde de la nature a fait connaître à l'office national des forêts qu'elle soutient ce projet utile au progrès scientifique autant qu'à la préservation du patrimoine naturel. Elle s'associe donc à la déclaration des associations de protection de la nature encourageant l'Office national des forêts à créer ces réserves forestières intégrales. Juin 2003 : à la suite de ce soutien très majoritaire, M. Bernard COQUET, préfet de Seine et Marne a décidé de poursuivre le projet de l'ONF qui sera donc soumis à l'automne à la Commission départementale des sites et ensuite à la Commission nationale de protection de la nature.
Motion pour l 'extension des réserves biologiques intégrales de la forêt de Fontainebleau en soutien du projet de l'ONF Le progrès de la science forestière exige que soit observée pendant de longues années l'évolution de la forêt laissée à elle-même : c'est pourquoi le contrat Etat/ONF 2001-2006 prévoit l'extension des réserves biologiques intégrales sur les forêts domaniales du territoire national. La forêt de Fontainebleau reconnue de façon internationale comme la plus remarquable des forêts de plaine de l'Europe occidentale ne peut pas rester à l'écart du réseau de réserves forestières intégrales. Même si les futures réserves forestières intégrales auraient pu bénéficier de la faune relictuelle des anciennes réserves artistiques, il n'est plus temps de regretter qu'en 1970, l'aménagement de la forêt domaniale de Fontainebleau n'ait conservé qu'une centaine d'ha des 1000ha des réserves artistiques quasiment vierge d'interventions humaines importantes et pour cette raison d'une exceptionnelle richesse en espèces remarquables. Indispensables à l'avancement de le science forestière, ces réserves intégrales le sont aussi à une meilleure connaissance de l'écologie comme le démontrent les nombreuses études et découvertes naturalistes qui ont pu être faites dans ces réserves : en effet, certaines espèces trouvent en cet endroit leur unique lieu de vie (tous les stades de décompositions du bois) qui n'existe plus ou peu ailleurs et que ces réserves ont donc un important rôle de réservoir pour ces espèces. Si l'objectif scientifique poursuivi exige la fermeture de quelques chemins, un réel souci de prise en compte des besoins du public s'y traduit par l'aménagement de chemins périphériques et de deux chemins traversant la plus vaste réserve forestière, permettant ainsi à tous d'approcher les trésors de la nature. Les réserves forestières intégrales présentent aussi un intérêt artistique, que consacre l'histoire de l'art, des peintres de Barbizon à nos photographes actuels : elles sont, autant que le château, à l'origine de la réputation de Fontainebleau. Dignes héritières des réserves artistiques elles témoignent que la France a établi à Fontainebleau les premières mesures de protection au monde. Considérant que ces réserves biologiques intégrales constituent avec les réserves biologiques dirigées un véritable réseau d'espaces préservés complémentaires et qu'il y subsiste, aux termes du projet d'aménagement de la forêt domaniale, la possibilité de contrôler l'extension des espèces invasives notamment le pin sylvestre Dénonçant les contre vérités qui ont pu être évoquées dans la presse (" cimetière de la nature ", fermeture des GR, absence d'études scientifiques sur ces zones…) et considérant que ces réserves biologiques intégrales constituent avec les réserves biologiques dirigées un véritable réseau d'espaces préservés complémentaires, Nous soutenons le projet d'extension des réserves forestières intégrales tel qu'il est présenté par l'ONF, projet au demeurant fort modeste puisqu'il ne concerne que 2% de la surface du massif de Fontainebleau.
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