Encore une carrière transformée en décharge
et une pollution dont les citoyens font les frais.
Qui sera jugé responsable ?
 

Nature Actualités n°78/79 année 2000

 

Un peu d’histoire Une carrière de gypse ….

Le nord du département renferme des gisements de gypse importants qui ont connu une exploitation intensive pendant l’avènement de l’ère industrielle. Sur la commune de Crégy les Meaux, une carrière appelée « Trou du Chaillouet » d’abord souterraine puis à ciel ouvert fut exploitée jusqu’en 1971. En 1978, devant le problème grandissant de l’élimination des déchets ménagers, ce trou répondait aux exigences de l’époque de le destiner au stockage des déchets.

...transformée en décharge,

Après enquête et divers avis, la décharge d’ordures ménagères et de déchets assimilés de Cregy les Meaux est exploitée par le syndicat Intercommunal des Communes des résidus urbains (devenu depuis le SIRU), d’avril 1981 à décembre 1998. En 1991, on se rend compte que l’exploitant n’a pas mis en place les aménagements prescrits par l’arrêté de 1981 dont notamment la mise en place des piézomètres et les analyses bi-annuelles. En même temps, la décharge devenait un élément nuisible à une extension urbaine de la commune et les terrains situés à proximité immédiate devenaient un objet de convoitise.

puis en zone pavillonnaire

La commune veut mettre un terme à ce chancre et décide dans le cadre d’une ZAC, d’urbaniser en lieu et place de la décharge dans un premier temps pour des activités industrielles et commerciales et en dernier lieu pour en faire un secteur pavillonnaire avec une coulée verte . En mars 1999, suite à une inspection de la DRIRE, on se rend compte que le site est pollué par le biogaz et par les lixiviats. Des études de sol, d’hydrogéologie et de danger sont assignées à l’exploitant.

qui doit être évacuée en urgence...

Le 20 juin 1999, une remontée importante de méthane et d’hydrogène sulfuré provoque l’évacuation des pavillons. On découvre alors des « bouillonnements de méthane », une absence de captage efficace des gaz ; un cloaque dangereux.

Ces évènements mettent en lumière les carences et les négligences de 20 années d’exploitation et le non respect du principe même de précaution.

Aujourd’hui, après une étude, il apparaît que les nappes phréatiques ne sont pas touchées mais des travaux importants d’élimination des gaz et de drainage des lixiviats vont essayer de mette en sécurité le site. Une étude danger devra être remise pour le premier semestre 2000 et permettra de mettre en place des servitudes.

Aujourd’hui : Lors de la dernière Commission d’information et de surveillance (CLIS) du 09 mars dernier le préfet de Meaux, le S.I.R.U et son fermier AUBINE restent persuadés que les travaux prescrits suffiront et qu’avant l’été l’affaire sera terminée. Cette attitude nous paraît méconnaître de nombreux paramètres. C’est pourquoi nous avons adressé un courrier étayé et circonstancié au Préfet de seine et Marne en demandant :

1 - la mise en place d’un périmètre de protection et de servitudes d’utilité publique en application de l’article 7-5 de la loi du 19/07/76.

2 - la modification du POS et sa mise en compatibilité avec le schéma directeur d’Ile de France : la prise en compte du risque technologique, des pollutions et de la salubrité en application des articles L 121.10,

L123.1 et L300.1 du code de l’urbanisme. Le POS doit contenir dans les documents graphiques l’existence de risques naturels ou technologiques en application de l’article R123.18.

3 - le droit à l'information sur les risques majeurs Le décret n° 90-918 du 11 octobre 1990 pris pour l'application de l'article 21 de la loi du 22 juillet 1987 définit les conditions du droit à l'information des citoyens sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent . Pour le domaine des risques technologiques, le décret précise que l'information s'applique là où existe un plan particulier d'intervention et, éventuellement, dans les communes désignées par arrêté préfectoral en raison de leur exposition à un risque majeur particulier. 4- l’inscription de ce site dans la base de données sur les sites industriels et d’activités de services anciens en application de l’arrêté du 10/12/1998. Il faut garder la mémoire du site.

Nous espérons que le préfet tiendra compte de nos arguments et que ces événements pourront servir d’exemple pour d’autres sites.

 

suite dans le Nature Actualités n°83 décembre 2001

 

Je ne sais pas si c’est la plus dangereuse, mais c’est la décharge la plus étudiée en France ! 

Cette phrase a été prononcée par un expert à la dernière CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) de décembre 2001, au cours de laquelle le point a été fait sur l’état actuel des travaux, des mesures et des décisions.

L’ASMSN a demandé que le bilan financier du coût de tous les travaux, études, indemnisations, procès soit fait à chaque CLIS.

De cette façon on pourra mettre en évidence que , lorsqu’on fait n’importe quoi, sans prendre en compte l’environnement, ça coûte extrêmement cher à la collectivité.

Sans compter les préjudices moraux et matériels des riverains de la décharge qui vivent dans la terreur permanente d’un dépassement des concentrations en gaz toxiques et d’une évacuation qui peut survenir à tout moment, et qui ont acheté un bien dont la valeur est devenue nulle.

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