Petite histoire véridique de la décharge de Férolles-Attilly

(sous titre : l'administration vigilante sur les déchets)

(Afin de ne pas lasser le lecteur avec des détails inutiles, cette histoire véridique et encore inachevée a été simplifiée aux faits essentiels, toute précision - ou toute copie de jugement, de rapport ou de pièce officielle - sera envoyée par courrier sur demande dans notre e-mail).

Après être née en toute modestie, sans même se déclarer, elle a bénéficié d'une autorisation pour entasser sur une hauteur de 15 mètres et sur une surface de 30 hectares, les ordures ménagères de plusieurs communes.

A l'époque, vers 1973, les précautions prises étaient très simples et se limitaient à définir la surface et la hauteur, avec tout de même quelques obligations comme de conserver une couche "imperméable" pour protéger la nappe phréatique superficielle.

Précaution superflue pour certains qui ont trouvé que creuser un bel étang pour la chasse au canard était plus important que respecter l'arrêté préfectoral qui commandait de conserver la couche superficielle imperméable qui protégeait la nappe phréatique.

Mais il est apparu très vite à l'exploitant qu'il serait plus intéressant de porter la hauteur du tas d'ordures à 25 mètres. Le même exploitant a considéré que la différence entre les 15 mètres autorisés et les 25 mètres était tellement faible qu'il n'était pas besoin de compliquer la tâche de l'administration en demandant une autorisation pour ce dépassement de hauteur, somme toute minime.

Un rapport de l'administration de cette époque allait dans le même sens en disant : "...l'exploitant a procédé à des essais de réaménagement à 25 mètres de hauteur sur une surface de 2 à 3 hectares...".

Afin de disposer de plus de place pour entasser les déchets, il a été défriché une quinzaine d'hectares de forêt sans aucune autorisation (le défrichement a été constaté tardivement, plus de six ans après les faits, la prescription était donc acquise pour le reponsable qui n'a pu être identifié : était-ce le propriétaire ou l'exploitant de la décharge ?).

A peu près vers la même époque, le Canard publiait un article intitulé : Le Préfet s'endort sur une colline de déchets. Cet article relatait en détail l'action efficace de l'Administration depuis l'origine de la décharge et concluait que l'administration était sans pitié pour les pollueurs ; il est resté sans droit de réponse.

En 1990, un nouvel arrêté préfectoral définissait les conditions de réaménagement de la décharge ... avec une hauteur dépassant de 10 mètres environ l'autorisation initiale.

La signature de ce nouvel arrêté a valu à l'association d'être reçue par le secrétaire général de la Préfecture de l'époque, pour s'entendre dire à peu près : "...l'arrêté de réaménagement de la décharge est illégal, je vous remercie de ne pas le contester devant le Tribunal Administratif...".

Il était bien sur impossible que l'A.S.M.S.N. ne respecte pas ses statuts et laisse perdurer la pollution engendrée par la décharge.

Le Tribunal Administratif a donc été saisi d'une requête en 1991. En 1993, somme toute assez rapidement, une audience se tenait dans laquelle le Commissaire du Gouvernement constatait qu'une telle situation ne pouvait échapper à la vigilance de l'association et concluait à la nécessité d'une expertise aux frais avancés de l'Etat.

L'expert donnait finalement raison à notre association et proposait au Tribunal de réformer l'autorisation préfectorale afin de munir la décharge d'un réseau de collecte des lixiviats (les jus qui sortent de la décharge, résultant de la décomposition des déchets).

Le jugement a été rendu en janvier 2000. Pendant ce temps, de l'eau est passée sous les ponts, ou plutôt des lixiviats ont encore coulé de la décharge dans le milieu naturel, mais le résultat était obtenu par l'A.S.M.S.N. : pendant la vingtaine d'années où la décharge produirait encore des lixiviats, ceux-ci seraient collectés et traités et cesseraient de rejoindre le ru de Bervilliers, puis du Réveillon, puis l'Yerres puis la Seine...

Mais hélas, en janvier 2001, les travaux de collecte des lixiviats n'ont pas encore commencé. La Préfecture vient d'intervenir avec détermination cette fois. Mais les travaux de pose des tuyaux de collecte des lixiviats nécessitent un peu de terrain que les propriétaires rechignent à céder.

Les trois photos de cette gae vous illustrent la situation au 31 décembre 2000...

Passez donc de temps en temps ici, vous aurez régulièrement des nouvelles de l'évolution de la situation de cette décharge.

 

Comment ? Vous voudriez connaître le nom de la société de traitement de déchets concernée ? Bien sûr qu'elle existe encore et qu'elle a pignon sur rue. Patientez donc encore un tout petit peu.

Site de Férolles-Attilly, le 31 décembre 2000 
Photos : Philippe ROY - A.S.M.S.N.

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