Article issu de Nature Actualités n°86 (2002)

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On savait déjà que les pesticides ont des effets extrêmement toxiques sur la pollution des nappes phréatiques, sur la santé humaine et animale, sur la biodiversité… On a interdit l'atrazine en Seine-et-Marne. Et ensuite ? Pour la remplacer par quoi ? Des produits nouveaux dont on ne connaît certainement pas les conséquences à terme ? On sait que l'accumulation des molécules " agropharmaceutiques * " dans les organismes ont des conséquences sur la fertilité masculine. Que le gibier aussi a des difficultés à se reproduire… Les années passant, l'agriculture raisonnée, les opérations " fertimieux " et autres du même acabit, les agriculteurs jurant la main sur le coeur qu'ils prennent d'infinies précautions pour prendre en compte les conditions météorologiques et que les pesticides coûtent cher, rien n'y fait, rien ne change ! L'atmosphère est infectée de ces véritables poisons répandus dans les champs !

On a envie d'hurler : " Arrêtez le massacre ! ". On retrouve actuellement des pesticides au cœur des villes car la diffusion de ces molécules se fait inévitablement. L'atmosphère ne connaît pas de frontières (comme le nuage radioactif de Tchernobyl). Il est intéressant de savoir que la proportion de produit qui est réellement
" utile " sur la plante peut ne pas dépasser 5 à 10%. Où va le reste ? Dans nos poumons, dans notre corps, dans la nature, ce qui revient à peu près au même. Nous ingérons de manière passive et inconsciente ces poisons dont la diffusion est généralisée.

Expériences vécues par des adhérents : les traitement répétés en ce début de printemps par vent assez fort font que des personnes sont malades (problèmes digestifs et respiratoires, allergies) car dans les campagnes on est réellement incommodé, sans compter les odeurs infectes.

Le nombre d'agriculteurs - qui devraient utiliser des protections lors de la manipulation de ces poisons - atteints de cancer est en forte augmentation mais il est très difficile d'avoir les statistiques globales, mieux connues à l'étranger (Allemagne, Suisse et pays nordiques). Selon l'expérience vécue d'un de nos membres, les cas de cancer à partir de 50 ans ne sont pas rares dans la population agricole.

Les riverains des champs traités ne peuvent se permettre de porter des masques pendant des semaines ; ils ne peuvent que subir l'empoisonnement massif et hypocrite que personne ne dénonce. C'est un véritable problème de santé publique, certainement aussi grave que tous les malheureux scandales liés à l'agriculture que nous avons déjà connus jusqu'à présent. On se demande quand les pouvoirs publics vont enfin réagir ! Et nous tous ? A quand une levée de boucliers massive pour arrêter ce désastre ? A quand une forte poussée de bon sens, de prise de conscience du risque gravissime, de respect des autres, de la vie, de la nature, de notre survie ? Quand la profession agricole et les agro-industriels, empoisonneurs patentés et criminels cesseront-t-ils enfin de se moquer du monde ?

On peut penser qu'en cas d'infertilité importante, le problème sera assez vite réglé…

(*) agropharmaceutique : nouveau nom politiquement correct et bien propre des produits phytosanitaires, herbicides et pesticides, pour tromper le citoyen non averti : ces produits " soignent " les plantes car sans l'intervention humaine elles sont malades, les pauvres !

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